2, GARDENFORS Peter, Comment homo est devenu sapiens ? Sur l’évolution de la pensée (2007)

Le neuroscientifique suédois Peter GARDENFORS s’est intéressé à l’origine des choses sur le modèle linnéen. Comment homo est devenu sapiens ? Sapiens avec sa double définition sachant ou sage, autrement dit comment est-on devenu ce que nous sommes ?  

La boite crânienne de l’homo sapiens est 4 fois plus grosse que celle de son cousin le chimpanzé. Et 20 % plus importante que celle de son ancêtre l’homo erectus. Comme souvent, on suppose que ce qui compte c’est la taille…, plus c’est gros, meilleures sont les capacités cérébrales. 

Même si l’on n’est pas sûr de la relation entre la taille et l’activité (Certaines espèces de petites tailles neuronales présentent des similitudes avec les capacités de l’homme), qu’est-ce que l’homme fait de sa taille neuronale ? 

On suppose qu’il a développé des fonctions dites supérieures comme l’anticipation. Cette capacité existe aussi chez les animaux mais pas à un niveau aussi important que chez l’homme.  

Ce que le neurologue français, Lionel NACCACHE, appelle “le futur du présent”. 

Cette capacité à construire des mondes qui n’existent pas et à s’en servir pour agir au présent. 

Peter GARDENFORS avait cette belle formule : “Pourquoi les chimpanzés ne peuvent pas jouer aux fléchettes ?” 

Et sa réponse est… parce qu’ils n’anticipent pas assez. 

Sans simulateur neuronal, le temps d’action du cerveau au muscle est de 200 à 450 millisecondes, avec l’anticipation du cerveau il est de 70 millisecondes. 3 à 4 fois plus rapide. 

Cela permet d’affiner la précision du geste. 

Le geste guidé par le sens. 

Les objets mentaux nous permettent de faire des “voyages immobiles” pour reprendre l’expression du poète portugais, Fernando PESSOA. 

Nos mondes intérieurs nous offrent la possibilité de créer des objets mentaux…. que l’on peut traduire en objet culturel, ou pas. 

La formation est un voyage organisé par le social pour mettre en mouvement cette capacité neuronale à faire des histoires, visiter des mondes qui n’existent pas, étymologiquement l’utopie, pour reprendre le terme de Thomas MORE (Utopia – 1516). 

Le formateur doit être un bon conteur… de faits.