6, PARMENIDE, De la nature (Vème siècle avant JC)

PARMENIDE est un auteur considérable pour la notion de formation, PARMENIDE ou plus précisément la lecture que les auteurs comme PLATON ou PLOTIN ont faite de PARMENIDE. 

PARMENIDE introduit la différence entre la connaissance et l’opinion. 

« Apprends donc toutes choses, et aussi bien le cœur inébranlable de la Vérité à l’orbe pur, que les opinions des mortels, dans lesquelles il n’est rien qui soit vrai ni digne de crédit. » Fragment 1, vers 28 à 30 

Le philosophe français Pascal ENGELS disait : « à la différence d’un savoir ou d’une connaissance, qui sont en principe absolument vrais, la croyance comme opinion est plus ou moins vraie » (Les croyances, dans Notions de philosophie, édité par D. Kambouchner, 1995). 

Ce qui permet de penser la suprématie de la connaissance sur l’opinion, et l’impérialisme de la Vérité.  

“La force de la certitude” et le caractère “inébranlable” de la raison disait PARMENIDE. 

La raison est Vérité. 

C’est le principe de l’Un. 

C’est une position forte mais qui permet à PLATON d’écrire : “la connaissance des mots conduit à la connaissance des choses”. 

Mais c’est oublié une part importante de la connaissance des choses… tout ce qui ne peut être dit par les mots. 

C’est qu’Edouard GLISSANT note en reprochant à PLATON relisant PARMENIDE d’avoir exclue la poésie de la connaissance des choses.  

Et la connaissance s’enferme dans la Vérité des choses. 

Le poète Fernando Pessoa, dans le tome 7, du Chemin du serpent, pose bien la situation : « Sentir, c’est créer. Sentir, c’est penser sans idées : voilà pourquoi sentir, c’est comprendre, vu que l’Univers n’a pas d’idées ». 

La formation théorique est une pratique qui souvent est vécu comme une pratique hors-sol qui perd ses racines de vie, une connaissance réifiée, une connaissance fossile. 

Faire sens, sentir, ressentir les mots et les idées. 

Le pédagogue Claude-Adrien Helvétius avait cet aphorisme « penser, c’est sentir ».  

Sentir, c’est penser sans la raison. 

Revenir à l’ineffable qui est la source de vie. 

La formation n’est pas une taxonomie de mots et d’idées, c’est un désir. 

Désir, étymologiquement l’astre qui n’est pas encore là et qu’on attend. 

C’est le travail du social que de faire rêver l’apprenant avec ce qui n’est pas encore. 

L’érotisation de la formation. 

@StephaneDiebold