Post 7 - L’apprenant veut être comme tout le monde

Solomon Asch, pionner de psychologie sociale, en 1951, tente une expérience.

Il fait asseoir un individu au milieu d’une assemblée, il leur projette à l’écran une question avec 3 réponses possibles. L’assemblée complice choisit toujours la mauvaise réponse. Dans 75 % des cas, l’individu testé se rallie à l’opinion du groupe en dépit de l’évidence qu’il a sous les yeux.

75 %, la propension à se fondre dans la masse est bien réelle.

La même expérience a été reprise par Vasily Klucharev, en janvier 2009, en utilisant la technique de l’IRM fonctionnelle (Source : Vasily Klucharev, « Reinforcement learning signal predicts social conformity », in Neuron, vol. 61, p. 140, 2009).

Il a demandé à une vingtaine de jeunes femmes de juger de la beauté de 222 visages européens en les notant de 1 à 8. Chaque cliché est présenté 2 fois, la première fois, sans indication, la seconde fois avec une note censée représenter l’avis d’une population féminine sur la question. L’avis du groupe influence le jugement individuel.

Lorsqu’il y a désaccord entre le groupe et l’individuel, l’individu se raccroche au groupe.

Se dire autonome n’a de sens que si l’on fait comme tout le monde.

Le marketing connaît bien le phénomène.

En 2004, Red MONTAGUE avait fait goûter en blind test du Coca-Cola et du Pepsi-Cola (McClure SM, Li J, Tomlin D, Cypert KS, Montague LM, Montague PR, 2004 « Neural correlates of behavioral preference for culturally familiar drinks », Neuron, Vol 44, 379-387). La majorité des volontaires avait préféré le Pepsi-Cola. La même expérience a été réalisée avec les sodas identifiés, chacun pouvait voir la marque qu’il buvait. La majorité préféra le Coca-cola pensant faire comme tout le monde.

“L’homme est un animal social” disait Aristote, le collectif est sa demeure.

Pourquoi se former ? D’abord pour être comme tout le monde, acquérir les codes sociaux et c’est un vecteur important de motivation des apprentissages.

La responsabilité du formateur est d’être le porteur de cette attente.