Post 6 - La rhétorique du formateur

La rhétorique est l’art de la performance, il ne s’agit pas d’une conversation versé de l’information auprès de l’apprenant, mais d’assurer son adhésion et sa mise en mouvement vers de la compétence.

Comme Socrate le disait envers les sophistes, ces hommes de savoirs, ce n’est pas tant leur technique que la non incarnation de leur méthode.

Pour Socrate, l’interaction, c’est la rencontre de l’homme avec son humanité, on dirait à l’époque sa cosmologie, sa place dans l’univers, sa raison d’être.

Pourquoi se former ?

Pour s’ouvrir au monde par les interactions de l’autre, comprendre le monde. La sympathie, ressentir l’autre à partir de ce que nous percevons de lui, sa sémiologie. C’est en découvrant l’autre qu’on se découvre soi-même.

L’homme ne devient homme que dans la relation à l’autre.

Le poète mystique du 17° siècle, Angélus Silesius avait cette belle formule : « Si je n’existais pas, toi non plus tu n’existerais pas. Puisque moi, c’est toi avec ce besoin que tu as de moi ».

L’interaction est ontologique, à perdre l’interaction on perd son humanité.

Socrate met en garde, accompagner l’homme ne peut se faire qu’à partir de son cheminement dans sa quête personnelle, dans ce qu’il a de plus intime… la pédagogie pour être vivante nécessite de partir de ce qui fait sens à l’autre.

Le pédagogue Claude-Adrien Helvétius disait « penser, c’est sentir ». Faire sens, sentir. Ce que certains ont cru railler en disant « sentir c’est penser », sentir, c’est penser sans la raison.

Fernando Pessoa, dans le tome 7, du Chemin du serpent, va plus loin… « Sentir, c’est créer. Sentir, c’est penser sans idées : voilà pourquoi sentir, c’est comprendre, vu que l’Univers n’a pas d’idées ».

A force de théoriser, on peut construire une pensée hors-sol qui perd ses racines de vie, une connaissance réifiée.

TEMNA propose de réunir des outils pour que le formateur puisse à son tour être un sophiste éthique… un homme qui aime manier les outils de relation.