McKinsey vient de lancer une étude sur « Un nouvel avenir du travail : la course au déploiement de l’IA et au développement des compétences » (21 mai 2024, https://www.mckinsey.com/mgi/our-research/a-new-future-of-work-the-race-to-deploy-ai-and-raise-skills-in-europe-and-beyond?mkt_tok=NDczLVpZRS01MjIAAAGTQQ581C9hjkr1_O-b5nIEIuVlabF7qtQbFyqOmY4XtigTl2bYWgD8bwkq2ZukKc_QDfFw9ZPq3hvJRNYWXXRUaCgbkAfn6677BT3lMnIALfdg ).

Que dit ce rapport ?

D’ici à 2030, 27% des heures travaillées en Europe pourraient être automatisées par le fait de l’IA générative, et ce chiffre serait porté à 45% d’ici à 2035.

Que faire de ce chiffre ?

Un chiffre nécessite de savoir d’où il est émis, un cabinet de consultant a tendance à dramatiser les résultats légitimant ainsi une intervention de leur part.

Si l’on regarde les analyses de ces mêmes cabinets, lors des deep techs précédentes, on s’aperçoit que le numérique devait déjà détruire 50 % des emplois et pourtant la France n’a jamais produit autant d’emplois, comme quoi… les chiffres sont à prendre avec quelques précautions.

Sous réserve de ces précautions, la tendance est à exploiter

45 % des heures travaillés seraient automatisées, cela a deux conséquences : soit toute chose égale par ailleurs cela permet de travailler 45 % de plus, augmentant d’autant la productivité, soit cela libère 45 % du temps de travail. Le choix est un choix politique et/ou social.

L’IA générative permet au responsable de formation par exemple d’automatiser facilement toute la partie juridique, budgétaire, financière ou administrative. Que va-t-il faire de ce temps de cerveau disponible ? Chaque entreprise va devoir faire un travail de redéploiement pour enrichir les taches des métiers. Faire évoluer l’activité des métiers pour leur permettre d’être stratégiquement plus efficaces.

Le progrès technique n’a jamais globalement arrêté sa marche, certains l’on même théoriser (Auguste Comte ou Karl Marx). La question n’est pas tant, faut-il s’engager dans l’IA générative, mais comment ?

C’est le paradoxe de le Reine rouge (Leigh Van Valen, 1973), inspiré de l’ouvrage de Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir, où la Reine rouge dit que dans son monde, il faut courir avec les autres pour ne pas reculer. L’IA générative propose une course et si l’on veut garder sa productivité et son efficacité comparative, il faut courir au moins au même rythme que tous, et si l’on commence à courir avant les autres, on récupère des places dans le classement.

La formation est au cœur de la transformation.

Plus vite, les entreprises engageront l’ensemble de leur collaborateur dans les opportunités de l’IA générative, plus elles pourront progresser dans leur cœur de métier et gagner des parts de marché.

Investir aujourd’hui dans l’usage de l’IA est la meilleure façon de construire les talents de demain, surtout pour les 45 %.

Fait à Paris, le 31 mai 2024

@StephaneDIEB pour vos commentaires sur X (ex-Twitter)